
Il n’était pas seulement un » rav » : c’était un guide, un maître, un père… Le départ de ce monde du Gaon rav Mordé’haï Éliahou, zatsal, a rendu des centaines de milliers de Juifs orphelins. C’était vers lui qu’ils se tournaient lorsque tout semblait perdu, c’était à lui qu’ils demandaient conseil lorsque la vie les éprouvait, et c’était pour lui qu’ils ont prié durant les deux années de sa maladie. Portrait de l’un des géants de la Torah de notre génération.
Les derniers mois de la vie du rav Mordé’haï Éliahou, zatsal, ont été douloureux tant pour lui que pour sa famille, ses élèves et tous ceux qui le considéraient comme leur leur maître. Son fils, le grand rabbin de Safed, rav Chmouel Éliahou, a raconté qu’une semaine avant le massacre de la yéchiva de Mercaz Harav, son père avait ressenti qu’un grand malheur allait se produire et avait prié le Ciel pour que ce décret l’atteigne à lui personnellement. Une semaine après, huit élèves de la yéchiva étaient assassinés et six semaines plus tard, durant Pessa’h, son état de santé s’aggravait. Pour les élèves du rav, zatsal, il ne faisait alors aucun doute qu’il endurait les souffrances qui auraient dû advenir au peuple d’Israël…
Depuis, son état de santé a connu des hauts et des bas, mais il semblait que le rav Éliahou réussirait à vaincre la maladie, tout comme il avait survécu aux pontages, aux angioplasties, aux opérations du cerveau et à une série de réanimations quasi-miraculeuses.
Mais les miracles ont cessé ce lundi après midi…
Le rav Mordé’haï Éliahou est né dans la Vieille ville de Jérusalem en Adar 5689 (1929). Son père était le célèbre cabaliste rav Salman Éliahou, décédé lorsque son fils avait 11 ans. Sa mère était la sœur du rav Yéhouda Tsédaka et la petite-nièce du fameux Ben Ich Haï, Rabénou Yossef ‘Haïm.
Lorsqu’il entame sa carrière de juge rabbinique en 1960, le rav Éliahou devient alors le plus jeune Dayan d’Israël. Il est nommé au tribunal rabbinique de Béer Chéva, puis à Jérusalem avant de siéger au grand tribunal rabbinique d’Israël. En 1983, le rav Éliahou est nommé grand rabbin séfarade d’Israël, Richon Létsion et succède au rav Ovadia Yossef. Il occupe ce poste pendant dix ans jusqu’en 5753 (1993).
Le rav Éliahou a servi les géants de sa génération, comme le ‘Hazon Ich, le rav Its’hak Nissim, le rav Mordé’haï Charabi et le Baba Salé, et il a rencontré à plusieurs reprises le rabbi de Loubavitch. Il est considéré comme un des plus grands cabalistes de notre génération et les récits de miracles qu’il a accomplis pourraient remplir plusieurs ouvrages.
Au niveau de sa » psika « , le rav Mordé’haï Éliahou était considéré comme un » ma’hmir » qui puisait ses sources dans l’enseignement du Ben Ich ‘Haï, très influencé par la Torat Hassod – la Kabbala. Il a écrit de nombreux livres de Hala’ha, de commentaires sur la Paracha et d’enseignements sur les fêtes juives.
Suivant sa requête personnelle, les élèves du rav Mordé’haï Éliahou se sont dispersés aux quatre coins d’Israël dans le cadre de » garinim Toraniim », de noyaux de présence religieuse au cœur même de villes à majorité non religieuse.
Lors de son hesped tenu le 7 juin au soir à Jérusalem, son petit-fils a raconté que chaque minute et chaque seconde de la vie de son grand-père étaient reliées à Hachem et à son peuple. Que nous ayons le mérite de prendre exemple sur cette lumière de notre génération ! Amen.
Les montres de Baba Salé
Les histoires et récits entourant la personne du rav Éliahou, zatsal, sont nombreux. Certains n’ont pas été confirmés, alors que d’autres l’ont été… Comme celle des montres que le fils du Baba Salé avait confiées au rav peu après le décès de son propre père. Or, ces montres-là ne sont pas des montres comme les autres : elles n’indiquent pas l’heure et leurs aiguilles sont bien capricieuses puisqu’elles ne marchent que lorsqu’elles en ont envie… Leur secret : elles indiquent » l’heure de la Guéoula « , comme l’a affirmé Baba Salé au rav Éliahou. L’une de ces montres est en or et l’autre en argent. Lorsque le fils du Baba Salé les lui a confiées, elles indiquaient 3H ou 15H. Mais aujourd’hui, elles indiquent 11H59 ou 23H59. » Moins une ! « , répétait souvent le rav Éliahou…
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