La décision du beith din sera de ne pas autoriser le remariage de la femme avec témoins, et de permettre le remariage de celle qui n’en a pas.
Comment cela se peut-il ?
Réponse : Les deux maris étaient frères, et ils n’ont pas eu d’enfant ni d’autre frère. Pour pouvoir se remarier, chacune des deux femmes doit prouver deux choses : la mort de son mari et celle de son beau-frère, dont l’intervention aurait été indispensable pour procéder au yiboum ou à la ‘halitsa.
Or, il est de règle que lorsqu’une femme mariée affirme que son mari est mort, elle est libérée des liens du mariage (Michna Yebamoth 15, 1), mais cette affirmation ne suffit pas à dispenser sa belle-sœur du yiboum ou de la ‘halitsa.
C’est pourquoi la femme qui ne dispose pas de témoins est considérée comme veuve. Elle est de plus libérée du yiboum et de la ‘halitsa, puisque sa belle-sœur peut prouver son propre veuvage par témoins. Elle peut donc se remarier librement.
Quant à sa belle-sœur, elle a certes prouvé par témoins qu’elle est veuve, mais non que son beau-frère est mort. Il lui est par conséquent impossible de se remarier.
Sources : Michna Yebamoth 16, 2 – Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 158, 5.
(Devinette proposée par Bernard K.)
Jacques KOHN zal