Des rassemblements sont organisés ce soir à la mémoire de l’ancien Premier ministre assassiné. Mais selon les derniers sondages, la majorité de la population (57%) estime aujourd’hui ne pas avoir à porter un deuil par lequel elle ne se sent plus vraiment concerné.
Les personnes interrogées proviennent toute de la population juive israélienne, laquelle estime aujourd’hui en grande parte qu’il ne faut pas imposer au citoyens israéliens un tel deuil mais que c’est une décision qui doit rester personnelle.
C’est le résultat d’un sondage réalisé à l’occasion du 16 ième anniversaire de l’assassinat de cet ancien Premier ministre israélien.
La controverse n'épargne pas son propre Parti travailliste (centre-gauche), dont Rabin fut l’un des leaders.
Une députée du parti, Einat Wilf, a brisé un tabou en proposant de retirer le portrait du Premier ministre assassiné qui trône dans la salle de réunion du groupe travailliste à la Knesset (Parlement).
"Il est temps que le Parti travailliste cesse d'utiliser Rabin comme un symbole de tous nos espoirs perdus. Je préférerais que l'on mette la photo de David Ben-Gourion (le premier chef de gouvernement israélien) comme symbole d'une renaissance, plutôt que le portrait peint d'une personnalité qui, pour beaucoup, symbolise des occasions manquées", a affirmé la députée.
"Il faut peut-être renoncer aux cérémonies de commémoration pour surmonter le deuil (…) Je n'ai rien contre Rabin, je veux seulement que le Parti travailliste enraye son déclin depuis son assassinat", a ajouté la députée.
Le bureau du ministre de la Défense et chef du Parti travailliste, Ehud Barak, a émis un communiqué précisant « qu'il n'était pas question de retirer le tableau représentant Yitzhak Rabin ».
Rachel Rabin, la sœur du Premier ministre, a également fait part de son opposition à un telle initiative, selon elle "Yitzhak représente de façon la plus éminente la conception politique et sociale du Parti travailliste".