Stéphane Richard, PDG d’Orange, entreprise française de télécommunications, voudrait bien boycotter Israël et s’il ne le fait pas pour l’instant, a-t-il souligné, c’est que cela risquerait d’entrainer des pertes financières considérables à sa société.

Il a fait part de son opinion, influencée par les pressions de plusieurs ONG, lors d’une conférence de presse qu’il donnait au Caire en précisant qu’une telle démarche risquait de coûter cher à Orange qui serait contraint de payer de lourdes taxes.

Haïm Romano, directeur de l’opérateur israélien Partner, correspondant d’Orange dans le pays, a réagi sur le site Ynet en déclarant qu’il craignait que de tels propos portent doublement atteinte à la compagnie, de par leur teneur et en raison de la colère que cela pourrait susciter chez les consommateurs israéliens. Il a rappelé que Partner ne dépendait pas d’Orange ni de France  Télécom mais appartenait au groupe Saban Capital.

Les députés israéliens ont dénoncé avec vigueur les déclarations du patron d’Orange. La vice-ministre des Affaires étrangères Tsippi Hotovely (Likoud) a tenu des consultations avec l’ambassade israélienne à Paris et compte adresser au plus vite une lettre au PDG de la société.

Le ministre de l’Education Naftali Benett a rappelé pour sa part sur sa page Facebook que Partner était une compagnie totalement israélienne employant 3 500 personnes qui travaillaient en Israël. Il a estimé qu’il ne fallait pas se désabonner de la compagnie étant donné qu’une telle démarche, selon lui, ‘ne punirait que nous-mêmes'. .

Les prises de position affichées par Stéphane Richard choquent une grande partie de la classe politique israélienne, à droite comme à gauche. En témoignent notamment les protestations de Yaïr Lapid, chef du parti Yesh Atid qui a dénoncé ‘le culot et l’hypocrisie au plus haut point’ du patron d’Orange. Il a ajouté : « Israël est une île de ‘santé mentale’ dans un environnement très difficile et il est clair que nous ne sommes pas disposés à entendre les leçons de morale des Européens… ».