Les efforts déployés par le gouvernement israélien pour apaiser les tensions avec la Turquie auraient-ils été vains ? D’après le quotidien Le Monde, le tribunal pénal d’Istanbul compterait lancer un mandat d’arrêt international contre quatre généraux israéliens impliqués dans les affrontements du Mavi Marmara.

L’information proviendrait de l’organisation pro-palestinienne IHH. Il est important de noter que la justice turque, qui a déjà condamné par contumace les chefs militaires israéliens en 2012, les accuse ni plus ni moins de « meurtres monstrueux et de torture » (!!)
 
A l’époque, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor avait qualifié ce procès de « véritable mascarade » en soulignant que les prétendus accusés n’avaient reçu aucune notification et n’avaient pas été informés qu’ils allaient faire l’objet de poursuites ». Il avait ajouté qu’Israël rejetait bien entendu toutes les charges retenues contre ses officiers.
 
Parmi les personnes visées figure l’ancien chef d’état-major Gaby Ashkenazi. Le parquet turc a requis la réclusion à vie, en s’appuyant sur les plaintes de 33 proches parents des neuf turcs tués lors des événements.

Les faits remontent au mois de mai 2010, au moment de la fameuse « Flottille de Gaza ». Un bateau turc, le Mavi Marmara, qui transportait des activistes pro-palestiniens, a tenté de rejoindre la bande de Gaza mais il a été intercepté par la Marine israélienne. Les occupants de l’embarcation s’étaient alors opposés avec force et brutalité aux soldats montés à bord. Au cours des affrontements, neuf turcs avaient été tués et plusieurs militaires israéliens avaient été blessés. 

Suite à ce grave incident et après de longues consultations, Israël a finalement accepté certains compromis en présentant ses excuses et en s’engageant notamment à dédommager les familles des neuf turcs qui avaient trouvé la mort. Et ceci alors qu’il avait été prouvé que les soldats de Tsahal avaient agi en état de légitime défense. 

On peut souligner, dans ce contexte, que le même journal relatait, la veille, que des affrontements particulièrement violents avaient opposé cette semaine à Istanbul des manifestants « hostiles au gouvernement » et des policiers. Il est précisé que les forces de l’ordre ont fait usage d’armes à feu pour disperser les protestataires et que deux personnes sont mortes suite à ces tirs.

Et de rappeler que l’an dernier, au cours d’un « large mouvement de contestation antigouvernementale », huit personnes avaient été tuées et plus de 8 000 autres blessées. La justice turque, si prompte à condamner des généraux israéliens, semblerait ignorer ce qui se passe sur son propre territoire…