Après la victoire ce dimanche, au second tour, du candidat socialiste François Hollande aux élections présidentielles en France, on s’interroge dans le monde juif sur les répercussions de ce changement.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France a salué l’élection de François Hollande, en adressant au nouveau président ses « plus respectueuses et chaleureuses félicitations ». Le CRIF a souligné dans son message qu’il connaissait « son horreur de l’antisémitisme, des racismes et des discriminations ».
Le Rav Arieh Goldberg, directeur adjoint du RCE (Centre rabbinique européen), a réagi pour sa part en déclarant qu’il espérait que Hollande « maintiendrait les excellents liens historiques du gouvernement français avec la communauté juive et poursuivrait sa lutte inlassable contre l’antisémitisme dans le pays ».
Pour l’ancien ambassadeur d’Israël à Paris Daniel Shek, le manque d’expérience de Hollande en politique étrangère, voire même son manque d’intérêt pour la question, devrait influer sur le choix qu’il fera du chef de sa diplomatie. Mais cette élection provoquera-t-elle des changements dans les relations entre Israël et la France ? Pour Shek, les prises de position de Paris sur le conflit du Proche Orient risquent à présent d’être plus critiques vis-à-vis d’Israël. Toutefois, ajoute-t-il, si la France maintient sa ligne dure face à l’Iran, Israël aurait tout intérêt à « serrer les dents » afin de sauvegarder l’alliance entre les deux pays concernant cette menace particulièrement préoccupante.
En Israël, les citoyens d’origine française ont voté « en masse », au second tour comme au premier, pour Sarkozy qui a obtenu pas moins de 92,8 % des suffrages. Mais il faut tenir compte du fait qu’ils sont peu nombreux à se déplacer pour ce scrutin. Au premier tour, ils n’étaient que 15 % à aller voter. Après l’annonce des résultats, certains n’ont pas caché leur déception, affirmant même que « les Français n’avaient pas choisi Hollande, mais avaient plutôt voulu sanctionner Sarkozy ».
