Il y a quelques jours, neuf soldats religieux, qui avaient  assisté à une soirée de témoignages et de récits sur l’opération « Plomb durci », ont été exclus de ce rendez-vous pour avoir refusé d'écouter une chanteurse.

Au milieu de la soirée, une chanteuse, soldate elle aussi, s’est produite devant les élèves officiers. Les neuf soldats ont alors décidé de se lever comme un seul homme et de quitter la salle. Leur supérieur hiérarchique, le lieutenant-colonel Ouzi Klieger est également sorti et les a sermonnés. Dans une sévère mise en garde, il leur a annoncé que s’ils ne revenaient pas immédiatement dans la salle, ils seraient exclus du cours. Les soldats ne se sont pas laissé intimider et ont expliqué que la Hala’ha ne leur permettait pas d’écouter une femme chanter. Le lieutenant-colonel Klieger n’a pas voulu céder et s’est lancé dans une étonnante diatribe : « Vous n’êtes pas respectueux envers une soldate et je ne peux vous laisser être officier de Tsahal, a-t-il dit avant de préciser : Celui qui est incapable de distinguer entre un enfant qui transporte des médicaments et un terroriste, au Liban, tirera sur l’enfant » (Sous entendu : celui qui n’a pas la sensibilité nécessaire pour respecter une soldate, ne l’aura pas également sur le champ de bataille). Le lendemain, après que l’affaire eut éclaté au grand jour sous la plume féconde d’Ami’haï Attali dans le Maariv, les officiers du cours ont proposé un compromis aux soldats : « Celui qui exprimera des regrets et s’excusera pourra réintégrer le cours. » Sur recommandation de leurs rabbanim, huit d’entre eux ont présenté leurs excuses. Le neuvième, soldat du Na’hal 'Harédi, a refusé et a donc été limogé. Toutefois, le soir même, trois de ces soldats ont également été exclus du cours malgré l’expression de leurs regrets. C’est le commandant de la base du cours des officiers, le colonel Eran Niv qui a pris cette décision après avoir appris que les trois soldats savaient qu’une chanteuse allait se produire et qu’ils furent prévenus qu’ils seraient sanctionnés s’ils devaient quitter la salle. Un roch yéchivat Hesder dont l’élève a été exclu s’en est pris au lieutenant colonel Ouzi Klieger l’accusant d’avoir agi avec méchanceté. Le forum juridique pour Eretz Israel a déposé au nom des parents des soldats exclus un recours contre cette mesure devant la Haute Cour de Justice. Il convient de préciser que cet incident intervient au cœur d’une très vive polémique dans Tsahal sur la présence de plus en plus importante de soldats religieux et très pratiquants, y compris dans le corps des officiers de l’armée. Selon un rapport de la conseillère du chef d’état-major pour les unités féminines dans Tsahal, la générale Kalifi, les exigences en matière de Hala’ha des soldats religieux porteraient atteinte à la promotion des soldates au sein de l’armée.

L'affaire débattue entre le général Gantz et les grands rabbins d'Israël
Par ailleurs, les deux grands rabbins d'Israël, le rav Shlomo Moché Amar et le rav Yona Metzguer ont rencontré dimanche 11 septembre, le chef d'état-major de Tsahal le général Benny Gantz. Au cours de cette rencontre traditionnelle qui permet aux leaders spirituels et militaires d'Israël d'échanger des vœux de Chana Tova, il a été question de l'expulsion des soldats du cours des officiers. Les rabbanim ont demandé au général Gantz de dispenser les soldats religieux d'assister à tout spectacle incluant des chanteuses: "Nous vous demandons de permettre à ces soldats de quitter dignement les lieux sans offenser personne". Le général a reconnu qu'il y avait parfois des tensions entre la Hala'ha et les ordres militaires et il a affirmé son intention d'en débattre avec l'aumonier général de Tsahal, le rav Raphi Peretz. Au cours de cette rencontre, les deux grands rabbins ont entendu un rapport du général Gantz sur la situation sécuritaire d'Israël à l'approche de Roch Hachana.Par Daniel Haïk en partenariat avec Hamodia.fr