Rome n’est pas seulement la capitale de l’Italie, elle est aussi le berceau d’une des plus vieilles communautés juive de Diaspora. Suite à la destruction du deuxième Temple, en l’an 70, beaucoup de juifs déportés de Judée par l’empereur Titus, arrivent à Rome. Là ils rejoignent une petite communauté juive déjà installée sur place depuis 2 siècles. En effet, les premiers juifs à venir à Rome sont des envoyés de Judah Maccabi au 2è siècle avant notre ère. Et depuis leur présence sera continue jusqu’à nos jours.

Mais la vie des juifs n’a pas toujours été facile. Tout au long de l’histoire, ils ont dû faire face à des expulsions par les différents empereurs et les papes, ont été soumis à des taxes, ont dû porter des habits spéciaux au Moyen Age. Malgré tous ces hauts et ces bas dans son acceptation et son développement, la communauté juive de Rome a su se préserver et garder certaines de ses traditions ancestrales. Aujourd’hui à l’abri de ces problèmes d’existence, elle est devenue une partie intégrante de la société romaine. Au début du 20ème siècle, un juif a même été premier ministre, Luigi Luzzatti, et un autre maire de Rome, Ernesto Nathan.

La communauté juive de Rome est aussi diverses que ses membres. Il y a ceux de rite italien, le rite Italki, les juifs ashkenazes arrivés du Nord de l’Italie et les juifs sépharades venus eux de la Péninsule Ibérique. Des juifs de France sont aussi venus à Rome au Moyen Age et plus récemment des juifs d’Iran et de Lybie.

 
On compte aujourd’hui 15 000 juifs à Rome, répartis dans une douzaine de synagogues ashkénazes et sépharades. Mais la synagogue qui est de loin la plus importante est le temple Maggiore, grande synagogue de la ville et dont le rite italki est celui pratiqué par les juifs depuis l’époque romaine. C’est d’ailleurs dans cet établissement qu’a eu lieu la visite historique du Pape Jean-Paul II en 1986. Bien qu’elle ne soit pas la plus vieille synagogue ni de Rome ni d’Italie, ni d’Europe, elle n’en est pas moins un endroit incontournable de la vie juive de la capitale et à lieu à visiter absolument.

Elle se situe d’ailleurs dans l’ancien ghetto de Rome et remplace l’ancienne synagogue détruite par un incendie en 1893. Elle abritait au départ 5 synagogues en une dont 3 de rites italki et 2 de rite espagnol. Inaugurée en 1904, elle fait partie des bâtiments architecturaux les plus remarquables de la capitale. Dans une ville où les dômes ronds font partie de l’architecture et du paysage, la synagogue se distingue par un dôme carré reconnaissable de loin. C’est ainsi qu’il est possible de la repérer sans erreur de différents endroits de la ville.

En 1960, un musée juif a été ouvert à Rome. Il est installé à coté de la Synagogue Maggiore et expose de nombreux objets retraçant plus de 2000 ans de présence juive dans la ville. Dans une des salles on peut voir des manteaux de velours décorés de broderies et de dentelles dans le style baroque, dans une autre salle des pierres tombales trouvées dans les catacombes de Rome et dans la synagogue de Ostia. Les objets utilisés lors des différentes fêtes juives font l’objet d’une salle séparée tout comme ceux provenant du ghetto et donnés par les anciens habitants aux différentes synagogues.

    

Toutes ces petites rues autour du musée et de la Grande Synagogue font partie de l’ancien ghetto. D’ailleurs s’y promener fait remonter le temps. Aujourd’hui elles sont devenues très touristiques et c’est là que l’on peut facilement trouver des restaurants et des boulangeries cachers comme des magasins de judaica.

Mais on ne peut pas visiter Rome sans aller voir la fameuse arche de Titus. Ses bas-reliefs représentant la menorah du temple ramenée à Rome sont très connus. Et c’est d’ailleurs ici, à Rome que l’on en a perdu la trace jusqu’à ce jour, laissant place à de nombreuses supputations.