Hachem parla à Moché en disant(25, 1)

Comment cette paracha, qui traite des donations pour la construction du Michkane (« Tabernacle »), se rattache-t-elle à la précédente, relative aux lois civiles qui régissent la vie en société ?

Lorsque des gens sont disposés à soutenir des causes charitables, explique le Beith ha-Léwi, leurs gestes sont dépourvus de valeur si leur fortune contient la moindre trace d’argent mal acquis. Celui qui, à Soukoth, emploie un loulav volé ne s’est pas acquitté de la mitswa, qu’il a réalisée sur la base d’un péché. Il en va de même de la charité.

La Tora commence donc par énoncer les lois qui nous permettent de vérifier que ce que nous possédons a été légitimement gagné. Ensuite seulement, elle traite des dons faits pour le Michkane.
De même le prophète Yecha’ya (56, 1) fait précéder son appel aux actes charitables par une remontrance sur la justice : « Ainsi a dit Hachem : « Sauvegardez la justice, et pratiquez la charité  » »  d’abord la loyauté et ensuite la bienfaisance. Et plus loin (Ibid. 59, 14) : « La justice est restée en arrière, et la charité se tient loin? » Là encore, nous pouvons vérifier le rapport entre ces deux qualités fondamentales : Quand la première reste en arrière, la seconde se tient éloignée. Sans la droiture, la charité n’a aucune valeur.


Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi une portion, de tout homme au c?ur généreux vous prendrez Ma portion. (25, 2)

Le Hiddouchei Harim considère que, de même que le prélèvement de la terouma au bénéfice du kohen sanctifie l’ensemble de la moisson et lui associe le Nom divin, de même en a-t-il été du don (terouma) pour l’édification du Michkane. Ceux qui lui ont dédié une partie de leur fortune ont sanctifié l’ensemble de leurs biens et les ont associés au Nom du Ciel.

Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi une portion (25, 2)

Le Baal ha-Tourim découvre une allusion intéressante dans la désignation des dons pour le Michkane comme étant une « terouma » pour Hachem. Les dimensions du parvis du Tabernacle étaient de cent coudées sur cinquante, soit cinq mille coudées carrées. Quant à celles du parvis du Temple, elles étaient de cinq cents coudées sur cinq cents, soit deux cent cinquante mille coudées carrées.

En d’autres termes, la taille du Taberclane représentait le cinquantième de celle du Temple. Or, le prélèvement de la terouma ? celle destinée au kohen ? représente en moyenne le cinquantième de l’ensemble de la récolte, soit la même proportion que le Michkane par rapport au Beith Miqdach. C’est ce que Hachem a voulu dire : « Prenez pour Moi une terouma ! Construisez pour Moi un Michkane ? la terouma du Temple qui sera édifié un jour ! ».