« Le prélèvement de la Hala est une grande Mitsva, très appréciée dans le ciel. Le Midrash enseigne que la Hala est l’un des 3 mérites pour lesquels le monde a été créé […]

Cette Mitsva incombe particulièrement aux femmes, autant que l’allumage des bougies du Shabbat et les lois de la Nida – la femme menstruée. Hannah eut le mérite d’enfanter Shmouel après plusieurs années d’attente parce qu’elle accomplissait scrupuleusement ces 3 Mitsvot – d’où son nom HaNaH, acronyme en hébreu de : Hala, Nida, Hadlakat haNer. Le moment où une femme accomplit l’une de ces Mitsvot est propice pour qu’Hashem agrée ses prières; elle L’implorera de ce fait pour qu’Il protège ses enfants et les fasse grandir dans la Torah et la crainte du ciel… » **[Hagaot Maïmoniot, fin de Zeraïm]

De ce texte provient la célèbre Segoula de la ‘chaîne de la Hala’. Lorsque l’on a besoin d’une protection particulière d’Hashem –pour un malade, une femme stérile, etc.–, 40 femmes prélèvent la Hala et prient pour sa réussite. Avec la facilité de communication de notre époque, ce sont des centaines de chaînes qui sont organisées chaque semaine à travers le monde. D’autres organisent encore des Hafrashot Hala communautaires, permettant ainsi à de nombreuses femmes juives de découvrir le plaisir de préparer un Shabbat dans la joie. Baroukh Hashem, plusieurs témoignent avoir vu des miracles presque surnaturels se réaliser par le mérite de cette Mitsva.

Certes, la raison pour laquelle cette Mitsva est si appréciée par Hashem est ésotérique; néanmoins, le fonctionnement de la Segoula est rationnel ! Hashem est fier de Ses enfants qui accomplissent Sa volonté avec entrain, et exauce de ce fait les requêtes de Ses filles qui l’implorent de tout leur cœur ! D’où la directive essentielle pour toute ‘chaîne de Hala’: les prélèvements doivent être effectués selon les règles de la Halakha – nombreuses et souvent mal connues !

Etudions donc quelques lois et usages de cette Mitsva.

Dans Shela’h Lekha **[Bamidbar 15:18-20], la Torah dit: בְּבֹאֲכֶם אֶל הָאָרֶץ אֲשֶׁר אֲנִי מֵבִיא אֶתְכֶם שָׁמָּה: וְהָיָה בַּאֲכָלְכֶם מִלֶּחֶם הָאָרֶץ תָּרִימוּ תְרוּמָה לַה': רֵאשִׁית עֲרִסֹתֵכֶם חַלָּה תָּרִימוּ תְרוּמָה… – A votre arrivée dans le pays où Je vous conduirai, lorsque vous mangerez du pain du pays, vous en prélèverez un tribut pour Hashem. Comme prémices de votre pâte, vous prélèverez la Hala…

Tout comme plusieurs Teroumot –les dîmes agricoles–, ce bout de pâte prélevé devait initialement être donné au Cohen qui le consommait dans des conditions de pureté rigoureuses. Mais à notre époque, nous ne possédons plus les cendres de la vache rousse pour nous purifier ; nous nous contentons de ce fait de brûler ou détruire ce bout de pâte.

Selon la Torah, la Mitsva de la Hala n’incombe qu’en Israël. Nos Maîtres ont toutefois instauré de prélever cette taxe même en Houts Laarets –en dehors d’Israël–, afin que les juifs qui y habitent n’oublient pas cette Mitsva chère.
Du début du verset: ‘A votre arrivée dans le pays’, nos Maîtres déduisent que cette Mitsva ne nous incombe que lorsque la majorité des juifs habitent en Israël. Or, ce n’est plus le cas depuis la destruction du 1er Beit haMikdash ! Aussi, même en Israël, la Torah ne nous enjoint pas pour le moment cette Mitsva. Mais, là aussi, nos Maîtres soucieux de la pérennité de la Torah ont ordonné de continuer ce prélèvement à notre époque, tout comme ils instaurèrent de préserver les lois de la Shemita–la 7e année de jachère–, ou les prélèvements de Terouma et Maasser sur les fruits.

Il ressort que la Hala à notre époque est Dérabanan, d'ordre rabbinique. Il est cependant important de différencier 2 types de Mitsva Derabanan: en Israël, nos Maîtres ont enjoint de continuer à accomplir la Mitsva de la Torah. Et en Houts Laarets, ils l’ont ordonnée en souvenir de la Mitsva imposée en Israël. Cette nuance impliquera des conséquences; on sera en général plus permissif dans certains problèmes de Hala de Houts Laarets.

Rav Harry Dahan auteur du 5Minutes eternelles